Taxe sur les réductions de capital : l’essentiel à connaître
De quoi parle-t-on exactement ?
Certaines sociétés rachètent leurs propres actions pour ensuite les annuler : on parle de réduction de capital par annulation de titres. Depuis 2025, ce type d’opération est soumis à une taxe spécifique. L’objectif de l’État est simple : encadrer fiscalement ces opérations de « retour aux actionnaires ».
Suis-je concerné(e) ?
Dans la grande majorité des cas… non.
Cette taxe vise uniquement les grandes entreprises : celles dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros et qui ont leur siège en France. Les TPE/PME et la plupart des ETI ne sont pas dans le champ.
Si vous dirigez une structure « classique » (TPE/PME), vous pouvez lire la suite par curiosité, mais cette taxe ne s’applique presque jamais à votre cas.
À partir de quand s’applique la taxe ?
Le régime « permanent » s’applique aux réductions de capital réalisées depuis le 1ᵉʳ mars 2025.
Il a existé une version « temporaire » pour les opérations effectuées du 1ᵉʳ mars 2024 au 28 février 2025. Cette période est close ; elle ne concerne plus que d’éventuels dossiers en cours de vérification.
Combien ça coûte ?
Le taux est fixé à 8 %.
Techniquement, la base de calcul prend principalement en compte le montant du capital effectivement annulé (et, dans certains cas, une petite part de « primes » liées au capital). Pour une lecture simple, retenez qu’annuler 100 peut conduire à une taxe proche de 8. Dans des schémas plus complexes, la base peut être légèrement plus élevée, mais l’ordre de grandeur reste le même.
Y a-t-il des exceptions ?
Oui, et elles sont importantes pour les grands groupes qui partagent le capital avec leurs équipes :
- Les réductions de capital destinées à compenser l’effet dilutif de plans d’actionnariat salarié (stock-options, attributions gratuites, épargne salariale…) peuvent échapper à la taxe si les conditions sont remplies.
- Lors de fusions ou scissions, de toutes petites annulations techniques (par exemple pour arrondir des parités d’échange), jusqu’à 0,25 % du capital, sont hors champ.
Ces cas d’exonération existent aussi pour la période temporaire 2024-2025.
Quelles sont les étapes et formalités à prévoir ?
Pour les entreprises potentiellement concernées (grands groupes) :
- Décider la réduction de capital (en assemblée ou via délégation) et procéder à l’annulation des titres rachetés.
- Déclarer la formalité au registre du commerce (RCS) dans le délai légal. C’est cette démarche qui déclenche l’exigibilité de la taxe.
- Déclarer et payer la taxe avec la TVA sur la période correspondant à la formalité RCS (les entreprises qui ne déposent pas de TVA suivent une procédure dédiée).
- Documenter les opérations (procès-verbaux, calcul de la base, justification d’une éventuelle exonération liée à l’actionnariat salarié, etc.) en prévision d’un contrôle.
Que retenir si je dirige une TPE/PME ?
- Cette taxe ne vous vise pas : le seuil de chiffre d’affaires > 1 milliard d’euros écarte pratiquement toutes les petites et moyennes structures.
- Pour vous, le sujet de la rentrée reste surtout l’optimisation de l’impôt sur les sociétés (IS) avant le 31/12 : charges à enregistrer, provisions à passer, investissements à mettre en service, mécénat d’entreprise, vérification du taux réduit à 15 % lorsque vous êtes éligible, etc.
- En clair : ne perdez pas de temps sur une taxe qui n’est pas la vôtre ; concentrez-vous sur les leviers qui comptent vraiment pour votre résultat 2025.
Comment nous pouvons vous aider
Le Cabinet Desbrosse peut :
- Vérifier rapidement si votre entreprise entre (ou non) dans le champ de cette taxe,
- Relire vos projets de réduction de capital et confirmer l’existence d’une éventuelle exonération,
- Sécuriser les formalités (timing RCS, déclaration avec la TVA, dossier justificatif),
- Et, pour les TPE/PME, piloter vos actions de fin d’année pour réduire l’IS sans prise de risque.
Vous avez un doute, un projet d’opération sur capital, ou simplement besoin d’un point rapide ? Parlons-en : nous vous expliquons sans jargon ce qui s’applique — ou pas — à votre entreprise.




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